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 [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien

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Laegwing
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Laegwing


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MessageSujet: [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien   [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien EmptyVen 20 Jan - 8:06

Aah, un grand sujet à polémique dans le monde du Seigneur des Anneaux ! Alors, y a-t-il vraiment de la "magie" dans l'univers de Tolkien... ? Voici une sélection de trois articles pris sur Tolkiendil, et qui traitent de ce sujet. Un sujet à prendre avec des pincettes ! Mais je crois qu'il est nécessaire d'en parler et de méditer profondément à ce sujet (oui, y méditer est sans doute l'un des meilleurs moyens pour arriver à cerner la dimension magique dans cet univers) afin d'éviter les bourdes, les excès de fantaisie et autres joyeusetés de ce genre... et aussi parce que nous jouons un RP elfique, et que les Elfes sont bien plus touchés par ce sujet que les autres peuples, comme vous allez le constater.

Je commence avec l'article le moins complet mais qui mérite tout de même qu'on y jette un œil.


Note : Je conçois que tous ces articles sont très longs et je SAIS que la plupart d'entre vous vont se dire "Putain mais elle est folle, j'ai la flemme de lire tout ça." Mais je vous assure que leur lecture vaut bien de perdre un peu de temps, c'est très intéressant ! enfin je dis ça je dis rien, vous êtes pas obligés de lire de toute façon... mais que j'en croise pas un qui me fait n'importe quoi avec la magie ! ^^

____________


Introduction



Dans cet essai, j'utiliserai le terme « magie » assez souvent, même si ce n'est pas vraiment le mot idéal. Je considère les pouvoirs psychiques comme de la magie mais on peut remplacer le terme « magie » par « pouvoir » ou « faculté ».

Dans les œuvres de Tolkien la magie joue un rôle assez important, mais elle reste mystérieuse, on en parle peu, même si elle apparaît sous maintes formes. Les Valar, les Maiar et les Elfes sont dotés de pouvoirs magiques car leur destin est lié au Monde alors que les Hommes, les Hobbits, les Nains et probablement les Orques ainsi que toutes les autres créatures de Morgoth ne possèdent pas de magie car leur sort n'est pas lié à Arda.


La magie chez les Elfes

Les Premiers-Nés ont, à la différence des Hommes, quelque chose de magique comme on peut le voir à plusieurs reprises. Il faut tout de même signaler que Galadriel semblait étonnée par l'utilisation d'un terme aussi général. Dès le début, les Elfes ont créé des objets possédant de grands pouvoirs, d'abord avec l'aide des Valar (en particulier Aulë), puis de façon plus indépendante. Ainsi, ont vu le jour les premières gemmes de cristal sans grandes qualités soit disant « magiques » que fabriquèrent les Noldor. Plus tard à l'aide de la substance lumineuse des Arbres, Feänor créa les Silmarils. Et ces pierres ayant en elle une substance « magique » venant de Telperion et de Laurelin, Yavanna dit qu'avec l'aide de la lumière des Silmarils, elle aurait pu guérir les blessures infligées par Ungoliant. Plus tard, alors que la plupart des Noldor se trouvent en Terre du Milieu, on voit de nouveau l'apparition de la magie des Elfes. Par exemple, l'Elessar créé à Gondolin par un orfèvre (on ne sait s'il s'agit de Celebrimbor ou Enerdhel). Cette pierre elfique de couleur verte a le pouvoir de guérir les blessures d'Arda infligées par les Orques et autres créatures de Morgoth.

Une autre merveille des Elfes sont les Palantíri, les pierres de vision, qui permettent à leurs détenteurs de voir n'importe quel lieu de la Terre du Milieu et de dialoguer avec les autres détenteurs de palantíri. On peut également constater une différence de puissance entre les Elfes : Glorfindel tua, au Premier Âge, un Balrog, mais lorsque apparaît sur le pont de la Moria un Balrog, Gandalf dit : « C'est là un ennemi qui dépasse vos pouvoirs à tous. » Donc Legolas, le seul Elfe présent, n'a pas la puissance pour s'attaquer à un Balrog à la différence de Glorfindel ; cette différence n'est peut-être qu'une question de courage, mais Glorfindel vit probablement la lumière de Valinor ce qui peut jouer un rôle. La plus grande œuvre, excepté les Silmarils, est sûrement la création des Anneaux de Pouvoir au Second Âge par Celebrimbor avec l'aide de Sauron déguisé en Annatar, et en particulier les Trois Anneaux Elfiques, car ils n'ont pas été touchés par Sauron, même si leur sort est lié à l'Unique.


Les pouvoirs des trois Anneaux Elfiques


Vilya, le plus puissant de ces Trois Anneaux, se trouve à Imladris au doigt d'Elrond. C'est probablement cet Anneau qui lui confère les incroyables pouvoirs de guérison qu'il possède. Car Glorfindel dit en voyant la blessure causée à Frodo par le poignard de Morgul : « Les blessures infligées par cette arme dépassent, hélas ! mes pouvoirs de guérison », ce qui nous indique que les Elfes possèdent des pouvoirs de guérison, mais que ceux d'Elrond sont bien supérieurs aux autres, et malgré tout n'arrivera pas à guérir entièrement la blessure. Vilya est responsable également du fait que le ciel d'Imladris passe pour un des plus clairs, surtout la nuit, lorsque les étoiles de Varda apparaissent aux cieux. Un autre pouvoir de Vilya est le contrôle de la crue de la Bruinen.

Nenya, considéré comme le second des Trois Anneaux, se trouve en Lórien au doigt de la Blanche Dame.Cet Anneau confère à Galadriel des pouvoirs de vision, et grâce à son miroir d'eau, elle peut voir ce qui était, ce qui est et ce qui sera (même si parfois, dit-elle, on voit des choses qui ne se réalisent pas forcément). Ce miroir fait penser à la boule de cristal d'une voyante. On apprend aussi que Galadriel lutte en pensée contre l'Œil, on voit donc apparaître une forme de magie plus subtile, une magie psychique qui vient de l'anneau.

Narya, le dernier des Trois Anneaux, a d'abord appartenu à Gil-galad puis Círdan qui finit par l'offrir à Gandalf. Narya confère à Gandalf des pouvoirs en rapport avec le feu [Note de Laeg' : ceci n'est pas certain, je pense que Gandalf maîtrisait déjà la flamme], ou il atténue les pouvoirs existants de Gandalf dans le domaine du feu, car Gandalf est un porteur de la Flamme d'Anor. Gandalf utilise une magie plus visible comme les éclairs sur Amon Sûl contre les Nazgûl, mais il utilise lui aussi en grande partie une magie mentale comme lors du combat contre le Balrog dans la Moria : le Balrog ne peut passer tant que Gandalf a assez de pouvoir pour l'en empêcher. Lorsque Frodo met l'Anneau sur Amon Hen et qu'il regarde Barad-dûr, Gandalf et Sauron luttent par l'intermédiaire de Frodo jusqu'à ce que celui-ci enlève l'Unique. Les Trois Anneaux Elfiques confèrent donc des pouvoirs psychiques, on en voit d'ailleurs la preuve à la fin de la quête lorsque Galadriel s'apprête à retourner en Lórien, Elrond, Galadriel et Gandalf discutent longuement, mais il est précisé que pour quelqu'un qui passerait par là ils n'auraient été que des statues muettes, car en se regardant dans les yeux ils se transmettaient leurs pensées.


La magie chez les Valar et les Maiar

Il n'y a point de doute, les Valar ainsi que les Maiar possèdent une très grande magie. On constate aussi que les Valar possèdent une magie physique (visible) autant qu'un pouvoir psychique, alors que les pouvoirs des Elfes sont plus psychiques que physiques. Tout ce que créèrent les Valar vient de leur magie : les Arbres (Telperion et Laurelin) créés par Yavanna, les Étoiles créées par Varda, les reliefs créés par Aulë, les plantes et les animaux qui ont vu le jour grâce à Yavanna, les cours d'eau tracés par Ulmo et les créatures maléfiques détournées par Morgoth. Morgoth déteste la lumière et celle-ci le brûle lorsqu'il tient les Silmarils dans sa main, pourtant il met sur sa couronne les Silmarils comme on y met des diamants. Il déteste la lumière mais la convoite, comme également les Elfes [Note de Laeg' : phrase maladroite, on dirait que les Elfes détestent la lumière...].

On constate dans le Seigneur des Anneaux que les Istari ont tous un bâton qui renferme une partie de magie, mais cette magie doit être liée aux détenteurs du bâton, car lorsque Gandalf est enfermé à Isengard, Saroumane a dû lui enlever son bâton et après s'être échappé d'Orthanc, Gandalf s'est approprié un nouveau bâton. Mais Gandalf n'utilise pas seulement son bâton, mais aussi une lame ; lors de la bataille contre le Balrog, son épée, Glamdring lance des éclairs blancs.


La magie chez les créatures aux origines mystérieuses

Tom Bombadil, un des plus grands mystères que nous laissa Tolkien, semble aussi avoir des pouvoirs magiques, quoique qu'il puisse simplement être insensible a toute magie étrangère. Par exemple il est totalement insensible à l'Unique créé par Sauron, il semble même rire de l'Anneau comme s'il s'agissait d'une babiole sans grande importance. Il est également capable de voir le porteur de l'Anneau lorsque celui-ci l'a au doigt. On constate également que Tom Bombadil a des pouvoirs sur les Arbres et les sinistres Êtres des Galgals.

Ungoliant est également une créature dont on ne connaît pas l'origine ; elle a de grands pouvoirs maléfiques. Lorsque Melkor et Ungoliant s'approchent de Valinor, les Valar sont incapables de les voir car elle propage autour d'eux un manteau d'obscurité que même la lumière des Arbres ne peut transpercer. Ungoliant est avide de substance lumineuse, elle absorbe la sève des Arbres et reste toujours aussi noire qu'avant, ce qui la fait ressembler à un trou noir invisible, car elle absorbe toute lumière.

Beorn est également un personnage étrange, même si son importance n'est pas aussi grande que celle de Tom ou d'Ungoliant. On peut lire dans "Biblo le Hobbit" qu'il possède la faculté de se changer en ours, faculté qui rappelle beaucoup les loups-garous [Note de Laeg' : je n'aime guère cette fin de phrase, à prendre avec des pincettes].


Les incantations

Comme déjà dit dans l'introduction, la Musique des Ainur est peut-être la source de toute la magie sur Arda. On observe deux formes d'incantations différentes dans le monde de Tolkien : le chant et les paroles. Yavanna émit un chant d'une extrême beauté qui engendra les Arbres de Valinor. Il y a aussi le chant des fameux Ulumúri d'Ulmo qui éveille la nostalgie de la mer dans les cœurs de ceux qui l'entendent. Tom Bombadil utilise aussi les chansons comme on peut le voir lorsqu'il chasse l'Être des Galgals de leurs tertres. Mais certains utilisent des paroles, comme Gandalf qui prononce l'incantation « Naur an edraith ammen ! » pour créer du feu, ou encore dans la Moria lors de la lutte entre lui et le Balrog à la porte de la chambre de Mazarbul, où ils utilisent sort et contre-sort. On apprend également de Gandalf que la magie psychique est très éprouvante physiquement, elle fatigue.

Source : http://www.tolkiendil.com/essais/magie/magie


Dernière édition par Laegwing le Dim 23 Mar - 19:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien   [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien EmptyVen 20 Jan - 8:12

On continue avec le second article... il est celui que j'ai préféré, bien que le dernier peut paraître à bien des égards plus riche. J'ai notamment fortement apprécié le problème de linguistique qui a été mentionné, et la définition de la magie, ainsi que des curiosités très naturelles, subtiles et inhérentes à certains peuples (don de camouflage des hobbits, empathie, capacité de comprendre des bêtes chez les elfes...) également classées dans la catégorie vulgairement appelée "Magie" chez Tolkien...

______


Les problèmes de définition



Avant toute autre chose, il est important de bien cerner ce qu'on met sous le terme de « magie ». La magie peut se définir par le fait d'agir sur la matière par des moyens immatériels (c'est-à-dire spirituels), ou bien par le fait, pour une créature dont l'esprit et le corps sont liés, de séparer l'esprit du corps, sans pour autant mourir, ce qui permet ensuite l'action de l'esprit seul, sans l'aide du corps (c'est-à-dire la communication avec d'autres esprits, ou l'action par l'intermédiaire d'un autre corps).

Cette définition (un peu abstraite) pose quelques problèmes dans l'œuvre de Tolkien. En effet, il n'a cessé de dire que le terme ne convenait pas vraiment à l'idée qu'il souhaitait exprimer, mais il l'a finalement choisi par défaut ; de même pour le mot ”wizard”, magicien ou plutôt mage, qu'il a utilisé pour sa proximité avec ”wise”, sage. J'emploierai donc moi aussi ce terme.

Ces hésitations de Tolkien, ainsi que quelques passages du Seigneur des Anneaux, comme celui où l'on voit Galadriel hésiter sur la définition du mot, ont fait se demander à certains si son univers contenait bien de la magie. Néanmoins, il me semble qu'on peut répondre à cette question : la magie existe bel et bien chez Tolkien. Ses manifestations (selon la définition donnée plus haut) sont à la fois trop nombreuses et trop évidentes pour être niées. Il faut bien se rappeler que, si certaines personnes répugnent à employer ce mot, c'est d'abord parce qu'il contient une connotation d'inhabituel, alors que pour eux le phénomène est quotidien et « naturel », et ensuite parce qu'il englobe des pratiques aux buts et aux fonctionnements extrêmement différents, mais qui correspondent toutes à notre définition.

Cet essai contient des hypothèses visant à expliquer les problèmes que posent l'œuvre de Tolkien par rapport à ce qu'il a pu dire ailleurs (par exemple, pourquoi des Humains, tels Aragorn ou le Roi-Sorcier, de son vivant, disposent visiblement de pouvoirs magiques alors que Tolkien a précisé dans une de ses lettres que les Humains sont dénués de magie) et à tenter de comprendre les mécanismes de phénomènes « inhabituels », visiblement « magiques », dans l'œuvre de Tolkien.
Les différents types de magie

L'étude de l'œuvre de Tolkien fait apparaître fondamentalement deux types de magie : la magie spontanée, ou innée, telle que la pratique Elrond lorsqu'il emploie ses pouvoirs de guérisseur, ou encore les divinités ; et la magie rituelle, ou acquise, utilisée par exemple par tous ceux qui gravent des runes sur des objets pour leur donner un pouvoir qu'ils n'avaient pas auparavant.

La magie spontanée est une forme naturelle de pouvoir. Les créatures qui en disposent la reçoivent dès la naissance et la portent en eux toute leur vie, même s'ils ont parfois besoin d'un apprentissage avant de s'en servir correctement. Il est bien entendu impossible d'acquérir une forme de magie spontanée que l'on n'aurait pas « naturellement ». Pour Tolkien, c'est là la seule « véritable » magie ; elle est inhérente aux individus concernés.

À mon sens, la « magie » rituelle ne peut se comprendre que comme le fait de demander à une divinité, par une liturgie, une série de rites particulière, de prêter une partie de son pouvoir. Cette forme de « magie » n'en est en fait pas véritablement une, car il s'agit d'une technique basée sur la connaissance du monde : pour un Hobbit, une télécommande ou un téléphone portable seraient bien entendu magiques, et pourtant nous ne les voyons pas tels, car nous connaissons le principe naturel sur lequel ces objets reposent. De même, pour nous, le fait de graver des runes sur un bélier pour le rendre plus fort nous semble « magique » ; mais il ne l'est que dans la mesure où nous ne savons pas « comment ça marche ». J'ai supposé que, dans le monde de Tolkien, cette forme de magie repose sur un lien de demandeur avec les divinités (à la différence de nos télécommandes qui reposent simplement sur une connaissance poussée de la matière, sans faire intervenir aucune entité spirituelle). Pourquoi ? On pourrait en effet croire que, puisque les divinités agissent sur le monde par des mots (il faut entendre : parole ou chant), il nous suffirait de connaître les bons mots, et la façon correcte de les dire, pour que nous puissions agir de la même façon. Mais cela ne cadre pas avec la pensée de Tolkien : en effet, lorsque les divinités agissent par des mots, le pouvoir réel n'est pas dans ces mots (même s'ils sont essentiels) : ils ne sont qu'un intermédiaire, nécessaire certes, mais qu'un intermédiaire, entre le pouvoir inhérent aux divinités et le monde de la matière. Par conséquent, il est impossible aux mortels, qui n'ont pas ce pouvoir intérieur (ou bien uniquement dans une faible mesure, on étudiera ce point plus tard), d'agir seuls par les mots. L'hypothèse la plus probable est donc bien, à mon avis, l'assistance des divinités (là encore, je détaillerai ce point plus loin).

Bien entendu, une divinité invoquée ne peut donner que le pouvoir qu'elle a. De plus, cette forme de « magie » (au risque de paraître lourd, je répète qu'en fait c'est plutôt une technique qui permet d'utiliser une autre magie, véritable celle-là, celle des Dieux) n'est possible que parce qu'une divinité peut choisir, à un moment donné, d'aider un autre être vivant ; l'accord de la divinité est donc impératif, et elle ne prêtera jamais qu'une faible partie de son pouvoir (variable selon le demandeur) ; le contraire serait en effet au mieux dangereux, au pire injuste. Ensuite, pratiquer la magie rituelle nécessite, en plus d'une connaissance précise de la liturgie, un lien particulièrement fort avec une ou plusieurs divinités. Les seuls à pouvoir l'utiliser sont donc ceux qui bénéficient de ce lien : les familles royales légitimes, ceux qui sont investis d'une mission ou, s'ils existent (bien qu'on n'en voit jamais, c'est une possibilité), les prêtres. On peut supposer que tous les Elfes en disposent, à la fois parce qu'ils sont d'une nature plus proche de celle des Dieux que les mortels et parce qu'ils ont (pour nombre d'entre eux) longtemps vécu auprès d'eux.

Il faut enfin remarquer que cette forme de magie n'a rien d'éternel, et que, si le demandeur se détourne de la divinité concernée, par exemple en ne souhaitant plus agir que pour lui seul, il perdra ce pouvoir, car la liturgie est nécessaire mais en aucun cas suffisante. C'est ce qui est arrivé à Saruman : comme Frodo le fait remarquer, il a perdu tous les pouvoirs que les Valar lui avaient conférés pour l'accomplissement de sa mission, et n'a conservé que ceux qui lui étaient propres. Entendons-nous bien : je ne veux pas dire que Saruman n'a aucun pouvoir qui lui soit inhérent, bien au contraire. Simplement, Saruman, en tant qu'envoyé des Valar sur la Terre du Milieu, avait sans doute reçu d'eux, en plus de ses pouvoirs inhérents et naturels, d'autres pouvoirs liés à sa mission ; en tout cas, il n'est pas absurde de le supposer. Ce sont ces pouvoirs-là qu'il a perdu lorsqu'il a été officiellement déchu et chassé « de l'Ordre et du Conseil ». On peut noter au passage qu'une fois que les Valar choisissent de prêter une partie de leur pouvoir à un serviteur, ils y regardent à deux fois avant de les lui retirer : la preuve, c'est que Saruman ne perd ses pouvoirs « prêtés » qu'une fois que Gandalf est allé le voir, lui a parlé et a constaté son absence de repentir, autrement dit bien après que sa faute ne soit entamée et même publique. Le pardon aurait donc été possible. Donc, après sa déchéance, Saruman perd les pouvoirs que les Valar lui avait prêtés pour les besoins de sa mission et ne conserve que ceux que lui donnent sa magie inhérente en tant que Maia, en particulier sa voix.

À l'intérieur de ces deux grandes catégories, on peut encore pratiquer quelques distinctions.

La magie spontanée se divise en cinq genres différents :

La magie divine est due au lien particulièrement fort qui existe entre les divinités (les Belain, c'est-à-dire les Valar et les Maiar : ceux qui parmi les Ainur choisirent de descendre sur Arda) et la matière. Si l'on admet la définition de la magie donnée plus haut, on peut parler de magie pour ce pouvoir. On peut supposer que toutes les divinités ont un lien avec l'ensemble de la matière, ce qui leur permet d'agir magiquement sur elle, pour la déplacer ou l'immobiliser. C'est probablement ce lien que Gandalf (et le Balrog) utilisent pour bloquer ou ouvrir la porte dans la Moria. Le mot de Commandement est une version puissante du pouvoir de ce lien. Mais ce lien général n'est pas assez fort pour créer, transformer ou faire disparaître la matière. En revanche, chaque divinité a une spécialité, c'est-à-dire une affinité toute particulière avec une partie du réel. Dans sa spécialité, le pouvoir de chaque divinité est immense, presque total.

La magie d'Aman est une forme particulière de magie spontanée, qui s'ajoute à la nature de toute créature ayant contemplé Aman. Son existence me paraît avérée par la supériorité du pouvoir inhérents à ceux qui ont contemplé les Terres Immortelles, en particulier des Calaquendi sur les Moriquendi. Mais il se peut également que cette forme de magie n'existe pas et que la supériorité ne vienne que de la science acquise auprès des Dieux. Si elle existe, elle développe des dons de voyance, de guérison et de résistance au Mal particulièrement forts.

La magie elfique est un pouvoir dont disposent les Elfes grâce à leur lien particulièrement fort avec Arda. Comme les divinités, les Elfes ne pourront quitter la Terre que lorsque celle-ci se brisera. Cela leur apporte certains problèmes (ils se lassent parfois, c'est pourquoi ils parlent de Don pour qualifier la mort accordée aux Hommes), mais leur donne aussi un pouvoir plus grand à l'intérieur des cercles du monde. Cette forme de magie développe des dons de voyance, de guérison, de charisme et de résistance au Mal. C'est ce qui explique les talents de guérisseurs des Elfes en général, ainsi que les pouvoirs de voyance dont font preuve des gens comme Elrond ou Galadriel.

L'énergie vitale est une forme de magie inhérente à la vie même. Malgré ce qu'à pu dire Tolkien sur l'absence de magie chez les mortels, il me semble que son existence est avérée par les pouvoirs « magiques » dont disposent certaines créatures, même si elles-mêmes ne les considèrent pas comme magiques mais comme naturels (justement parce que pour eux ils sont très quotidiens). Je pense en particulier au pouvoir de camouflage dont disposent les Hobbits, et à toutes les formes de communications inhabituelles. On en trouve trois grandes formes : la communication entre un être parlant et un animal ou une plante (pratiquée par les Elfes ainsi que par certains hommes comme Beorn) ; la « télépathie », c'est-à-dire la communication sans paroles, par le seul esprit, pratiquée par exemple par Elrond, Galadriel et Gandalf (au chapitre Many Partings du livre VI du Seigneur des Anneaux), qui n'est à mon avis possible que parce qu'on peut séparer momentanément l'esprit du corps ; enfin, une forme d'empathie, de symbiose totale avec un milieu naturel tout entier, et plus seulement des êtres vivants : c'est par exemple ce que pratique Legolas lorsque, arrivé en Eregion, il dit entendre les pierres pleurer les Elfes partis.
Chez les créatures corrompues, l'énergie vitale disparaît et laisse place à sa forme altérée, l'énergie ténébreuse. Elle habite toutes les créatures mauvaises, les dotant en particulier d'une aura de terreur plus ou moins importante selon la créature ; elle est par exemple particulièrement forte pour les Nazgûl. Elle développe les capacités de destruction et de manipulations : ainsi, les Nazgûl peuvent « contraindre » Frodo à passer l'Anneau à son doigt.

Les dons thaumaturgiques [par apposition des mains, de manière miraculeuse souvent] sont une forme de pouvoir que possèdent par nature les souverains légitimes des peuples. Bien entendu les Belain en disposent en tant que seigneurs de ce monde. Il s'agit de dons de protection, de charisme, de guérison (Aragorn est reconnu comme roi avant tout grâce à ses talents de guérisseurs) et de clairvoyance (Aragorn « prédit » la chute de Gandalf avant leur entrée dans la Moria). Il est possible que cette forme de magie n'existe en fait que chez les souverains des Edain et leur soit conférée par leur lointaine ascendance elfique, et même divine puisque Melian fait partie de leurs ancêtres.

Il est vrai qu'il nous est difficile de parler de « magie » pour ces deux derniers dons, mais c'est parce qu'ils nous sont (assez) quotidiens. Nous sommes en fait dans le même cas que Galadriel devant les Hobbits : nous ne comprenons pas bien ce que signifie le mot « magie » pour quelque chose qui nous est propre et que nous utilisons couramment (enfin, plus ou moins… on ne guérit tout de même plus très fréquemment par imposition des mains). Mais il s'agit tout de même de magie, toujours si l'on accepte ma définition initiale. Mais on comprend mieux à présent pourquoi Tolkien répugnait tant à employer ce terme.

La magie rituelle comprend deux sous-catégories :

La magie d'invocation est la plus difficile à expliquer. Elle consiste à demander à une ou plusieurs divinité(s) de nous prêter momentanément une partie de son pouvoir. J'ai déjà expliqué plus haut pourquoi je pensais qu'il était nécessaire qu'une divinité intervienne. On peut trouver de nombreux exemples. Lorsque le Roi-Sorcier est devant Frodo au gué de Bruinen, ou bien lorsqu'il brise les portes de Minas Tirith, il est possible qu'il invoque le pouvoir de Sauron, mais il me semble plus probable qu'il utilise son anneau, s'il le porte sur lui. Le seul cas où la magie d'invocation me paraît indéniable se trouve dans le Hobbit : pour moi, la capacité qu'à Beorn de se transformer en ours ne peut venir que d'un lien particulier avec un dieu, probablement Yavanna. Bien entendu, ce n'est pas une certitude, mais on peut difficilement l'expliquer autrement. En fait, la magie d'invocation est assez rare, ce qui me semble bien correspondre au désir de Tolkien.

Beaucoup plus fréquente est la magie runique. Il s'agit d'une forme proche de la magie d'invocation, à la différence que le pouvoir prêté ne sera pas utilisé dans l'instant mais enfermé définitivement dans un objet donné, souvent un sceptre, un anneau ou un bâton. Une divinité peut elle-même enfermer une partie de son pouvoir dans un objet ; c'est par exemple ce que fait Sauron avec l'Anneau unique. Il est alors plus puissant s'il porte l'objet, mais considérablement affaibli s'il le perd. C'est à mon avis ce qui explique de nombreuses formes de magie chez Tolkien : Grond, le bélier du Mordor, est plus puissant parce qu'il porte des runes magiques de ruine ; ce sont des mots écrits qui permettent aux Portes de Durin, seigneur de la Moria, de s'ouvrir lorsque l'on prononce ce mot. Ce n'est pas parce que les runes ne sont pas visibles qu'elles n'existent pas : Glorfindel voit sur le manche du poignard de Morgul des inscriptions que les autres ne peuvent remarquer ; les écritures sur la porte de la Moria n'apparaissent que dans certaines conditions. De même, on peut supposer que c'est une forme de magie runique qui a donné leur pouvoir aux bâtons des Istari et aux Anneaux de pouvoir. Bien sûr c'est la force de Sauron lui-même qui donne son pouvoir à l'Anneau Unique. Mais que Sauron ait mis sa propre force ténébreuse à l'intérieur de l'Anneau et que se soit cela qui lui confère sa puissance ne nous dit pas comment, par quelle technique Sauron a pu réussir cet enfermement de pouvoir dans un objet. Personnellement, je pense que ça peut être à travers les inscriptions puisque le texte correspond assez bien, en double interprétation, aux pouvoirs de l'Anneau. Pour les autres anneaux, aucune inscription n'y est visible, mais encore une fois qui sait s'il n'y en a pas tout de même ?

Quant aux bâtons des Istari, je crois bien sûr que chacun des Mages y a mis une part de son pouvoir, comme Sauron avec l'Anneau. Mais deux choses à remarquer : d'abord, ils y ont mis une part moins grande d'eux-mêmes puisque lors de la destrution de son bâton, Saruman n'est pas détruit comme Sauron lorsque Gollum tombe dans le Feu avec son Anneau. Ensuite, je pense que les Valar ont également dû y mettre une peu de leurs pouvoirs. Peut-être, puisque les Istari avaient été choisis par des Valar différents, chaque Vala a-t-il ajouté un peu de son propre pouvoir dans le bâton de son envoyé? Et pour ces deux remarques, mon idée de l'introduction du pouvoir dans l'objet par le moyen des runes reste acceptable.

Cette forme de magie est donc extrêmement puissante : pour faire usage d'un objet enchanté, on n'a pas besoin de l'accord des divinités concernées, puisqu'il faut que Gandalf brise le bâton de Saruman pour qu'il perde ses pouvoirs. En outre, un objet peut refermer de nombreux pouvoirs différents. Par exemple, Vilya, considéré comme le plus puissant des Trois, est l'anneau de l'air : on comprend donc qu'il a une affinité particulière avec cet élément, et c'est en particulier lui qui fait le ciel d'Imladris plus brillant qu'ailleurs. Mais il a également des pouvoirs sur l'eau, puisque c'est lui sans doute qui permet à Elrond de lâcher la crue du Bruinen, et il donne des pouvoirs de guérisseur, puisque Glorfindel, qui est un Elfe tout comme Elrond, dit que ses pouvoirs de guérisseur à lui ne suffisent pas pour guérir Frodo. L'anneau des Nazgûl semble également leur donner un très grand pouvoir. Il faut remarquer que le pouvoir qui peut être déployé à partir d'un tel objet dépend non seulement du pouvoir inhérent à l'objet mais également du pouvoir inhérent à son utilisateur. S'il mettait l'Anneau, Gandalf pourrait devenir un autre Seigneur des Ténèbres, mais Frodo, au moins au début de l'aventure, en serait incapable même s'il le désirait. Un objet magique puise donc dans le potentiel de celui qui l'utilise. Les objets peuvent même, s'ils sont très puissants, agir « seuls », dans une certaine limite bien sûr. C'est le cas de l'Anneau qui peut « appeler » quelqu'un à le trouver, ou bien serrer ou relâcher un doigt. Car une divinité peut mettre dans un objet non seulement une partie de son pouvoir, mais aussi une partie de sa volonté.

Cette théorie de classification, même si elle est critiquable, permet d'expliquer un certain nombre de choses. J'ai dit que la magie rituelle, en particulier la magie runique (celle qui est, en fait, à l'origine de tout objet magique), s'appuyait sur le pouvoir des divinités, et que les Elfes, en particulier, disposaient de ce lien. Or, on s'aperçoit que beaucoup des objets magiques, même utilisés par des Hommes ou des Nains, ont été créés par des Elfes. Les signes tracés sur la Porte ouest de la Moria, qui permettent à celles-ci de s'ouvrir, l'ont été par un Elfe, Celebrimbor. Le fourreau d'Andúril par les Elfes de la Lórien. Les Palantíri sont également créés par des Elfes. Certaines incohérences apparentes sont donc clarifiées.


De l'horrible danger de la magie


La magie est toujours une épreuve pour celui qui la pratique. Parce qu'elle utilise des forces inhérentes à l'individu (magie spontanée), ou bien parce qu'elle l'utilise comme intermédiaire pour la magie d'un Dieu (magie rituelle), elle est extrêmement fatigante. Gandalf en fait l'épreuve après avoir tenté de bloquer la porte face au Balrog dans la Moria.

Mais l'utilisation de la magie comporte des dangers beaucoup plus graves. Tout d'abord, l'utilisation de la magie, sous presque toutes ses formes, est génératrice d'une aura, ou d'un écho magique, repérable à une très longue distance. Par exemple, après avoir utilisé sa magie pour allumer un feu au Caradhras, Gandalf est conscient que de nombreuses puissances sont désormais capables de la localiser. De même, lorsque Sauron, pour la première fois, passe au doigt l'Anneau unique, Celebrimbor en est immédiatement conscient, alors qu'ils sont séparés par de nombreuses lieues. On peut s'interroger sur d'éventuelles différences : sans aucun doutes, certaines formes de magie sont plus que d'autres génératrices d'aura. Par exemple, Elrond ou Aragorn semble faire usage de leurs dons innés sans grande crainte d'être localisés par Sauron, alors que Gandalf est beaucoup plus prudent. Toutefois, le danger existe souvent, probablement plus dans le cas de la magie rituelle que dans celui de la magie naturelle.

Il est également possible de tomber sous la coupe d'une autre personne, ce qui est un grand mal et une grande injustice chez Tolkien, par exemple en utilisant un objet dans lequel une divinité maléfique a placé non seulement un peu de son pouvoir mais aussi un peu de sa volonté. Dans ce cas, on devient au bout d'un certain temps, au mieux dépendant (comme Gollum) et au pire esclave (comme les Nazgûl).

Enfin, le plus grand danger est celui de la corruption. Car la magie donne du pouvoir, et même beaucoup de pouvoir. Tolkien ne pense pas que le pouvoir corrompe : les Elfes, on l'a vu, disposent d'un important potentiel magique, et ils en font assez largement usage ; pourtant ils ne tombent pas, car leur volonté est pure : ils n'utilisent pas la magie pour dominer mais uniquement pour créer et conserver. Mais avoir du pouvoir est toujours, non pas mauvais (j'insiste là-dessus) mais dangereux, surtout lorsqu'on est un Humain, car il est toujours tentant de désirer toujours plus de pouvoir lorsqu'on en a déjà. Et le pouvoir, tout comme ses applications, peut très vite devenir illégitime. Il l'est lorsqu'on l'utilise pour bouleverser l'ordre de la Création, par exemple pour contraindre ou briser la volonté d'autrui, où encore pour échapper à la mort. Au fond, Eru a fort bien fait les choses, ne dotant les créatures mortelles de magie que très faiblement (énergie vitale et, pour certains, dons thaumaturgiques). Mais les autres ne sont pas à l'abri de la tentation : Saruman désire un pouvoir beaucoup plus grand que celui qu'il doit avoir (car il doit en avoir, dans une certaine mesure, pour réussir à mener à bien sa mission), tout comme Fëanor, ou d'autres.

En fait, cela rejoint une autre idée capitale pour Tolkien : ce qui doit régir le monde, c'est l'équilibre, autrement dit l'association de la justice et de l'harmonie. Chacun doit occuper une place dans la Création ; il n'est pas question de contester ce point. Et certains sont haut placés : Manwë, Turgon, Elrond, Aragorn, Théoden, le Thain de la Comté sont, à des échelles très différentes, des êtres qui disposent d'un pouvoir et d'une supériorité hiérarchique sur les autres (ou certains autres). Jamais il n'est question de leur enlever ce pouvoir, car il est légitime ; Tolkien n'était pas démocrate. Mais l'erreur est de vouloir sortir de sa place, de vouloir quitter son poste. Dans les deux sens d'ailleurs : vouloir s'élever hors des limites fixées, c'est faire preuve d'orgueil et préparer sa propre chute. Mais vouloir s'abaisser, c'est fuir la tâche qui nous a été confiée ; c'est une désertion. Et il s'agit d'une faute tout aussi grave que la première. C'est ce que comprend Aragorn : pas un instant il ne pense à abandonner son poste et à refuser son destin. Tenez ferme, voilà ce que l'on peut entre autres choses retenir des leçons du professeur Tolkien.


Source : http://www.tolkiendil.com/essais/magie/magie-tolkien
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MessageSujet: Re: [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien   [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien EmptyVen 20 Jan - 8:36

Et voilà le dernier article, sans doute le plus long. Peut-être le plus complet aussi. Si vous avez eu le courage d'arriver jusque là... allons, ce n'était pas si difficile ? Et c'est palpitant, non ? ^^

______

La magie existe-t-elle en Terre du Milieu ?



Lorsque quelqu'un pose cette question, elle semble presque ridicule tellement on trouve d'exemples et de passages qui montrent apparemment que la « magie » existe. Mais il faut considérer la question de plus près, et avec encore plus d'attention ce que Tolkien a écrit ou laissé deviner sur la « magie » ; en quelles occasions le mot « magie » est utilisé, est-ce que certains objets ou actions peuvent avoir une autre explication, et si le lecteur utilise le mot selon sa propre conception du mot.

Tolkien admet que la « magie » existe en Terre du Milieu, mais seulement certains personnages peuvent l'utiliser. Et il écrit lui même plus loin que le mot est en lui-même problématique, car il ne décrit pas de manière adéquate ce qu'il représente dans le contexte de la Terre du Milieu. Tolkien a du « se décider » pour le mot, encore plus difficilement qu'il ne l'avait fait pour le mot de « magicien » en parlant des Istari ; c'était le mot le plus proche de la langue anglaise, mais ça ne voulait toujours pas exactement dire ce qu'il voulait dire.


Qui peut utiliser cette magie ?


Tolkien pensait que la « magie » en Terre du Milieu était dérivée d'une force inhérente à l'individu. Les Elfes ont reçu cette capacité, mais les Hommes et les autres races de la Terre du Milieu (Nains, Hobbits, Orques, etc.) n'ont pas ce type de pouvoir :

"Lettres", lettre n°155 a écrit:
« Quoi qu'il en soit, une différence dans l'utilisation de la « magie » dans cette histoire, est que l'on ne peut la produire par le « savoir » ou les sortilèges : c'est au contraire un pouvoir inné, que ne possèdent ni ne peuvent acquérir les Hommes en tant que tels. »



Remarquons que Tolkien fait une distinction entre l'utilisation de la « magie » et celui de « sortilèges ». De toutes les races de la Terre du Milieu, seuls les Elfes (et les Magiciens, mais ils ne sont pas une race) peuvent se servir de la magie - c'est-à-dire l'utilisation d'un pouvoir inné et inhérent de créer des états ou des objets. Cependant, il continue à expliquer qu'il y a quelques exceptions à cela (comme presque tout en Terre du Milieu), plus particulièrement dans le cas d'Aragorn, à cause de son ascendance elfique :


"Lettres", lettre n°155 a écrit:
« La « guérison » par Aragorn pourrait être considérée comme « magique », ou du moins comme un mélange de magie avec de la pharmacie et des procédés « hypnotiques ». Mais elle est (en théorie) relatée par des Hobbits qui n'ont que très peu de notions en philosophie et en science ; tandis qu'A[ragorn] n'est pas un Homme « pur », mais à un degré très éloigné, un des « enfants de Lúthien ». »



Le mot même de « magie », est un terme utilisé par les races mortelles de la Terre du Milieu pour ces actes ou objets dont le fonctionnement ne peut être expliqué. Les Elfes n'utilisent ce terme qu'au sens figuré, car cette compétence est pour eux totalement naturelle. Remarquons le commentaire que fait Galadriel à Sam en Lothlórien lorsqu'elle demande à Frodo et Sam de regarder dans son miroir :

"Le Seigneur des Anneaux" - La Communauté de l'Anneau - Le Miroir de Galadriel a écrit:
« Et vous ? demanda-t-elle, se tournant vers Sam. Car c'est ce que vous autres appelleriez magie, je pense, bien que je ne comprenne pas ce que vous entendez par là ; et vous avez l'air d'utiliser le même mot pour les tromperies de l'Ennemi. Mais ceci, si vous le voulez, est la magie de Galadriel. N'avez-vous pas dit que vous souhaitiez voir de la magie elfique ? »



Galadriel est quelque peu déconcertée quant à la signification du mot, car il est dans la nature des Elfes d'avoir et d'utiliser un pouvoir inné, au but artistique et différent de la « magie » utilisée par l'Ennemi pour asseoir sa domination.


Quelle est la nature de cette Magie ?

La nature de la magie est enveloppée dans la philosophie tolkienienne du pouvoir et de la domination : « [la magie elfique] est l'Art, délivré de beaucoup de ses limites humaines : plus aisé, plus rapide, plus achevé (la vision et la réalisation en correspondance parfaite). Et son objet est l'Art, non le Pouvoir, la subcréation, non la domination et la déformation tyrannique de la Création. […] L'Ennemi sous ses formes successives est toujours

"Lettres", lettre n°131 a écrit:
« naturellement » en proie au désir de la pure Domination, et ainsi est le Seigneur de la magie et des machines… »



Cette description implique une aptitude que les races mortelles de la Terre du Milieu n'ont, n'auront, et ne pourront obtenir, parce qu'elle est « délivré[e] des limites humaines » (à ne pas lire en tant qu'étude ou technologie). Cela implique un pouvoir qui est plus facile dans les créations de choses. Facile signifie sans l'utilisation d'outils, ou d'engins extérieurs. La source est à l'intérieur des Elfes eux-mêmes, pas externe, et elle est beaucoup plus que sagesse et traditions.

La magie stimule aussi le processus entre la conception de la pensée et l'effet obtenu :

"Lettres", lettre n°155 a écrit:
« L'intention première dans l'utilisation de la magia, en laissant de côté toute considération philosophique sur la manière dont cela marcherait, est l'immédiateté : la rapidité, la réduction du travail nécessaire, mais aussi la réduction au minimum (ou jusqu'à sa disparition) du fossé entre l'idée ou le désir, et le résultat ou l'effet. »



La bonne magia est censée être artistique dans le but de créer ou de faire persévérer la beauté, contrairement à la mauvaise magia, qui est utilisée comme « fourberie » ou pour dominer les désirs des autres. Tolkien explique les différences de type et de motivation de la magie dans la même lettre :

"Lettres", lettre n°155 a écrit:
« Mais j'imagine que certains diraient que, pour les besoins de ce récit, il y a une distinction latente, comme celle que l'on faisait autrefois entre magia et goeteia. Galadriel évoque les « tromperies de l'Ennemi ». Soit, mais la magia pouvait être, était, considérée comme bonne (en soi), la goeteia comme mauvaise. Aucune des deux n'est, dans ce récit, bonne ou mauvaise (en soi), mais seulement en fonction des intentions, des desseins ou de son utilisation. Des deux côtés on utilise les deux, mais avec des intentions différentes. L'intention suprêmement mauvaise consiste (dans ce récit, puisqu'il s'agit tout particulièrement de cela) à vouloir dominer les autres « libres » arbitres. Les opérations de l'Ennemi ne sont en aucun cas toutes des tromperies goétiques, mais de la « magie » qui a des effets réels dans le monde physique. Mais sa magia, il l'utilise pour renverser les peuples et les choses, et sa goeteia pour terroriser et subjuguer. C'est leur magia que les Elfes et Gandalf utilisent (avec discernement) : une magia, qui produit de vrais résultats (comme d'enflammer un fagot de bois trempé) pour des desseins bénéfiques très précis. Les effets de leur goeteia sont entièrement artistiques, et non destinés à tromper : ils ne trompent jamais les Elfes (mais il peut arriver qu'ils trompent ou déroutent les Hommes non prévenus), puisque la différence est pour eux aussi nette que l'est pour nous la différence entre la fiction, la peinture, la sculpture, et la « vie ». »




Comment cette magie est-elle invoquée ?

La Magie était principalement invoquée par la parole. Les mots étaient extrêmement importants pour Tolkien, qui était un philologue - quelqu'un qui s'intéresse à l'origine des mots. Réfléchissons à ce passage où Tolkien compare les mots aux sorts :

"The Monsters and the Critics" - essai : des contes de fées a écrit:
« L'esprit incarné, la langue et le conte sont contemporains à notre monde. L'esprit humain, doté de pouvoirs d'abstraction et de généralisation, ne vois pas seulement « l'herbe verte », la discernant des autres choses, mais voit que c'est « vert » aussi bien que c'est de « l'herbe ». Combien puissante et stimulatrice est à la faculté qui produit cela, était l'invention de l'adjectif : aucun sort ou incantation dans Faërie n'est plus efficace… L'esprit qui pensait lumière, lourd, gris, jaune, immobile, rapide, peut aussi concevoir la magie qui peut rendre léger et capable de voler quelque chose de lourd, changer du plomb en or, et le rocher immobile en eau courante. »



Quel est le chemin le plus approprié pour rendre réel le désir de la pensée, sinon de dire les mots qui forment cette pensée ? L'invocation de la magie à travers les mots se rencontre dans le Silmarillion et le Seigneur des Anneaux.

Felagund lutte contre Sauron en chantant des mots de puissance.

"Le Silmarillion" - Quenta Silmarillion - Chapitre 19 a écrit:
« Le chant alla crescendo, Felagund se battait, et il mettait dans ses mots la magie et la poésie de tous les Elfes. »



Lúthien oblige Carcharoth, le loup qui garde les portes de Morgoth, à dormir. Ainsi elle et Beren peuvent pénétrer dans le Thangorodrim pour reprendre un Silmaril.

"Le Silmarillion" - Quenta Silmarillion - Chapitre 19 a écrit:
« Levant les mains, elle lui ordonna de dormir, en disant : « Ô esprit engendré par le malheur, tombe maintenant dans une nuit profonde et oublie pour un temps le lourd destin de la vie. » Et Carcharoth s'écroula, comme frappé par la foudre. »



Gandalf crée du feu pour réchauffer la compagnie.

"Le Seigneur des Anneaux" - La Communauté de l'Anneau - L'Anneau prend le chemin du sud a écrit:
« Ramassant un fagot, il le tint un moment; puis sur un ordre : Naur an edraith ammen ! il plongea son bâton au milieu. Aussitôt jaillit un grand jet de flammes vertes et bleues, et le bois flamboya en pétillant. »



Gandalf invoque des mots de Commandement pendant son combat contre le Balrog dans le tombeau de Balin.

"Le Seigneur des Anneaux" - La Communauté de l'Anneau - Le pont de Khazad-Dûm a écrit:
« Puis quelque chose entra dans la pièce - je le sens à travers la porte - et les Orques eux-mêmes furent effrayés et devinrent silencieux. Le nouvel arrivant s'empara de l'anneau de fer, et alors il perçut une présence ainsi que le sort que j'avais jeté sur la porte. Ce qu'il était, je ne pus le deviner, mais jamais je n'avais senti pareil défi. Le contre-sort était terrible. Il faillit me briser. Un instant, la porte échappa à mon emprise et commença à s'ouvrir ! Il me fallut prononcer un mot de Commandement. L'effort se révéla trop grand. »


Aragorn soigne Faramir, Éowyn et Merry, en prononçant leur nom et les appelant à l'aide des vertus guérissantes de l'athelas.

"Le Seigneur des Anneaux" - Le Retour du Roi - Les maisons de Guérison a écrit:
« Aragorn posa sa main sur la tête de Merry, et, la passant doucement parmi les boucles brunes, il toucha les paupières, l'appelant par son nom. Et quand la fragrance de l'Athelas se répandit dans la pièce telle la senteur des vergers et de la bruyère à la lumière du soleil plein d'abeilles, Merry se réveilla soudain et dit : J'ai faim. Quelle heure est-il ? »



L'erreur de Gimli, demandant à Legolas de faire attention à Gandalf dans la forêt de Fangorn.

"Le Seigneur des Anneaux" - Les Deux Tours - Le cavalier blanc a écrit:
« Ton arc, Legolas ! Bande-le ! Prépare-toi ! C'est Saruman. Ne le laisse pas parler ou nous jeter un sort ! Tire avant. »



Mais l'usage de la magie de cette manière à un prix : elle fatigue temporairement l'utilisateur, comme cela requiert une dépense d'énergie interne à l'individu. Gandalf dit qu'il a besoin de se reposer après son combat contre le Balrog dans la Moria :

"Le Seigneur des Anneaux" - La Communauté de l'Anneau - Le pont de Khazad-Dûm a écrit:
« Je suis épuisé. Je dois me reposer ici, même si tous les Orques jamais engendrés sont après nous. »



Il y a cependant plusieurs exceptions - caractéristiques de Tolkien - où la magie est invoquée sans l'utilisation de mots, mais dans ces cas, il y a toujours utilisation d'objets. L'exemple de cette sorte le plus convaincant est quand Sam utilise la fiole de Galadriel, qui contient la lumière d'Eärendil reflétée dans le miroir de Galadriel (l'étoile Eärendil étant elle même la lumière d'un Silmaril brillant du plus haut des cieux) :

"Le Seigneur des Anneaux" - Les Deux Tours - Les choix de Maître Samsagace a écrit:
« Comme si son esprit invincible avait mis son pouvoir en mouvement, la verre s'enflamma soudainement comme une torche blanche dans sa main. Il s'enflamma comme une étoile qui glisse du firmament. »

La fiole elle-même contient la puissance de la lumière, et le désir de Sam d'utiliser cette lumière, sans aucun mot, est ce qui fit qu'elle s'alluma pour éblouir Arachne.


N'y a-t-il aucun exemple de mortels faisant usage de la magie ?

Si, comme toute chose en Terre du Milieu chez Tolkien, il semble y avoir des exceptions. Notez les mots de Gandalf lorsque la compagnie essaye d'entrer par les portes de la Moria :

"Le Seigneur des Anneaux" - La Communauté de l'Anneau - Un voyage dans l'obscurité a écrit:
« Je connaissais tous les sorts dans toutes les langues elfiques, humaines ou même orques, qui étaient employés dans ce but. »

Ce passage implique que d'autres races (même les Orques) peuvent utiliser des sorts dans le but d'ouvrir les portes. Cependant il est plus probable que le Portes de la Moria furent elles-mêmes « magiques », avec un mot/sort spécifique qui doit être dit pour les ouvrir : « mellon ».

Ceci s'appliquerait aussi aux autres objets magiques où un mot ou une phrase peut invoquer les compétences spéciales. En d'autres termes, un mortel peut utiliser la magie d'un objet en disant le bon sort. Par exemple Sam et sa corde de la Lothlórien qui se détache toute seule :

"Le Seigneur des Anneaux" - Les Deux Tours - L'apprivoisement de Smeagol a écrit:
« Mais je n'aime pas la laisser là, c'est un fait. Il caressa de la main l'extrémité de la corde et la secoua légèrement. C'est dur de me séparer de toute chose emportée du pays des Elfes. Et faite par Galadriel en personne, peut-être… Galadriel. murmura-t-il, hochant la tête avec mélancolie. Il leva la tête tira une dernière fois la corde comme en manière d'adieu. A la totale surprise des deux Hobbits, elle se détacha. Sam tomba à la renverse et les longs rouleaux gris glissèrent silencieusement sur lui. Frodo rit. Qui a attaché la corde ? Il est heureux qu'elle ait tenu aussi longtemps. […] Comme vous voulez, monsieur Frodo, finit par dire Sam, mais je crois que la corde s'est détachée d'elle même - quand j'ai appelé. Il la roula et la rangea amoureusement dans son paquet. »

Sam n'est bien entendu pas un magicien, et il n'a aucune compétence magique, mais peut-être que la corde, elle, en a, et en appelant le nom de Galadriel, cela invoque une vertu de la corde qui se défait toute seule, son propriétaire pouvant ainsi l'utiliser à nouveau.

Cependant, tous ces objets furent fabriqués par l'intermédiaire des traditions, qui sont différentes, selon Tolkien, de l'usage de la « magie ».


Quelle différence entre magie et traditions ?

Tolkien affirmait explicitement que la magie peut être utilisée uniquement par des individus qui ont un pouvoir inhérent (qui n'inoculent pas les hommes). La magie tenait compte de la création instantanée de l'effet par la pensée. Les traditions, d'autre part, sont des connaissances qui avancent en étudiant pour être utilisées pour la création des objets comme des armes, des heaumes, des anneaux… Les traditions peuvent être comparées à la technologie et à une compréhension du fonctionnement de la nature. Tolkien compare cette forme de magie à la technologie dans une de ses lettres.

"Lettres", lettre n°153 a écrit:
« La branche des Hauts-Elfes tout particulièrement concernés, les Noldor ou Maîtres de la tradition, se sont toujours trouvés du côté de la « science », de la « technologie », comme nous devrions dire : ils ont voulu acquérir le savoir que Sauron avait réellement […] Ce « désir » particulier des Elfes d'Eregion (une « allégorie », si vous voulez, de l'amour des machines et des procédés techniques), est également symbolisé par leur amitié particulière avec les Nains de la Moria. »



Prenons un éclair, par exemple. Pour une civilisation moins avancée, un éclair peut très bien sembler une source magique de lumière. Pour nous, son origine et utilisation est conforme aux lois de la Nature. Il en fut de même pour les mortels de Terre du Milieu qui étaient témoins de la « technologie » des elfes. Sam le pensait aussi quand il demandait à voir la magie des Elfes.

Les traditions sont les moyens par lesquels les objets sont crées avec des capacités spéciales. Certains (mais pas tous) exemples d'objets créés grâce aux traditions sont :

D'origine elfique


  • Les Trois Anneaux des Elfes : Vilya, Nenya et Narya,


  • Les Palantíri : les pierres de vision de Númenor,


  • Les Lampes des Elfes : lampes brillantes sans apport d'énergie,


  • Le Miroir de Galadriel : un oracle d'évènements futurs,


  • La Fiole de Galadriel : une source de lumière,


  • Le Fourreau d'Andúril : runes de protections contre le bris,


  • L'Elessar : propriétés guérissantes ;


D'origine naine



  • Le Heaume de Hador : runes de protection pour le porteur, et de peur pour les ennemis,


  • Les Runes de Puissance dans la Salle du Trône de la Moria,


  • Les Portes de la Moria, qui s'ouvrent uniquement avec les mots appropriés;


D'origine numénoréenne


  • Les Lames des Hauts des Galgals : faites avec des sorts de ruine pour le Roi-Sorcier ;


D'origine mauvaise


  • L'Anneau Unique,


  • Grond : le bélier avec des runes de ruine et de destruction,


  • Les Lames de Morgul : maudites pour que la victime devienne un spectre.


Les Istari - Magiciens - utilisaient-ils la magie ?

Les Istari, bien sûr, peuvent aussi utiliser la magie, mais ils ne forment pas une race. Ils n'étaient pas non plus destinés à être vus comme des magiciens traditionnels, comme nous en voyons dans les légendes européennes. Tolkien affirma qu'il n'y avait malheureusement pas de mot approprié qui signifie clairement son intention, et qu'il se fixa plus ou moins sur le mot « magicien », comme étant le plus proche. Il subsistait toujours des différences entre sa pensée et le mot qu'il avait choisi.

Il y avait un total de cinq Istari qui vinrent en tant que messagers de Valinor pour aider les races de Terre du Milieu à résister à la domination de Sauron. Ils sont des Maiar, des puissances angéliques d'un ordre moindre que les Valar, mais « ayant revêtu corps d'Homme véritable », et sujets aux soucis et effets de la Terre du Milieu. Etant changés en Istari, leur pouvoir inhérent est utilisé comme magie, mais d'une manière restrictive ; il leur était interdit d'utiliser leurs pouvoirs ouvertement en confrontation directe pour dominer.

Comment les Magiciens utilisaient exactement la magie est une spéculation, mais il peut être donné comme argument que leur bâton sont des intermédiaires pour que leur puissance inhérente soit utilisée comme magie. Considérons les passages suivants où Gandalf utilise son bâton…

"Le Seigneur des Anneaux" - La Communauté de l'Anneau - Un voyage dans l'obscurité a écrit:
« De la main gauche, il élevait son bâton brillotant, dont la lueur ne révélait le juste que juste devant ses pieds; de la droite il tenait son épée Glamdring. »



"Le Seigneur des Anneaux" - Les Deux Tours - Le cavalier blanc a écrit:
« Il leva son bâton et la hache de Gimli sauta de son poing et tomba en sonnant sur le sol. L'épée d'Aragorn, dans sa main raidie et immobile, flamboya d'un feu soudain. Legolas poussa un grand cri et tira une flèche haut dans l'air : elle disparut dans un éclat de flammes. »



"Le Seigneur des Anneaux" - Les Deux Tours - Le Roi du Château d'Or a écrit:
« Il leva son bâton, il y eut un roulement de tonnerre. Le soleil fut effacé aux fenêtres de l'est ; toute la salle devint noire comme la nuit. Le feu s'évanouit en cendres. Seule resta visible la silhouette de Gandalf, haute et blanche devant l'âtre noirci. Ils entendirent dans l'obscurité le sifflement de la voix de Langue de Serpent : « Ne vous avais-je pas conseillé, Seigneur, d'interdire son bâton ? Cet idiot d'Hama nous a trahis ! » Il y eut un éclair, comme si la foudre avait fendu la voûte. Puis tout fut silencieux. Langue de Serpent tomba, face contre terre. »



Considérons aussi la traduction de Tolkien du nom « Gandalf » :

"Contes et légendes Inachevés" - Troisième Âge - Les Istari a écrit:
« Gandalf est un transposition en anglais, du même ordre que celles opérées pour les noms des Hobbits ou des Nains. Le nom existe réellement en Vieux Norrois ( c'est celui d'un Nain dans le Voluspá) et je l'ai utilisé car il m'a paru contenir le radical GANDR-, un bâton, et singulièrement, un bâton du type de ceux qui ont un usage « magique », d'où Gandalf que l'on pourrait traduire : Créature elfique au bâton (magique). »



Il apparaissait alors que les bâtons des Istari sont nécessaires pour leur capacité à utiliser la magie. Ce n'est pas que les bâtons soient magiques en eux mêmes, mais un engin par lequel leur magie se manifesterait. Comme dit plus haut, les Elfes et les Maiar (Gandalf en était un) possédaient le pouvoir inhérent requis pour la magie. Mais dans le cas des Istari, un bâton sert à la fois comme symbole d'appartenance à leur ordre, et comme un intermédiaire. Il en effet ainsi comme cela est démontré par Gandalf lorsqu'il brise le bâton de Saruman, et le chasse de l'ordre des Istari, ce qui déchoit Saruman de tous ses pouvoirs. Ceci est confirmé par Frodo lors de la dernière rencontre avec Saruman :

"Le Seigneur des Anneaux" - Le Retour du Roi - Le nettoyage de la Comté a écrit:
« Saruman se redressa de toute sa hauteur et leur jeta un regard menaçant de ses yeux noirs. « Mais ne vous imaginez pas qu'en perdant mes biens, j'ai perdu tout mon pouvoir. » […] Les Hobbits reculèrent. Mais Frodo dit : « Ne le croyez pas ! Il a perdu tout pouvoir, sauf sa voix qui peut encore vous intimider et vous tromper, si vous le laissez faire. »




Les Nazgûl étaient mortels, ils utilisaient pourtant la Magie, non ?

En effet. Nous savons qu'en tant que Porteur des Neuf, ils avaient des pouvoirs magiques :

"Le Silmarillion" - Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge a écrit:
« Les humains tombèrent plus aisément dans le piège. Ceux qui se servirent des Neuf Anneaux devinrent les puissants de leur époque : rois, sorciers et guerriers d'antan. »



Mais une distinction doit être faite entre le pouvoir qui leur est conféré par leur Anneau, en tant que « magie » lorsqu'ils étaient encore vivants, et la nécromancie qu'ils utilisent en tant que Nazgûl - c'est à dire quand ils devinrent des spectres. Il a été indiqué quelque part que les Nazgûl ne portaient par leur Anneau, même s'ils utilisent la magie dans de nombreux cas :

Lorsque Frodo fuit devant le Nazgúl au gué de la Bruinen :
"Le Seigneur des Anneaux" - La Communauté de l'Anneau - Fuite vers le gué a écrit:
« Alors le chef, qui était déjà au milieu du gué, se dressa menaçant sur ses étriers et leva la main. Frodo fut frappé de mutisme. Il sentit sa langue se coller à son palais et son cœur battre à tout rompre. Son épée se brisa et tomba de sa main tremblante. »



Au siège du Gondor :

"Le Seigneur des Anneaux" - Le Retour du Roi - Le Siège du Gondor a écrit:
« Le Capitaine Noir se dressa alors sur ses étriers et cria d'un voix terrible, prononçant en quelque langue oubliée des mots de puissance et de terreur de nature à briser les cœurs et les pierres. Par trois fois il cria. Par trois fois le grand bélier retentit. Et soudain, au dernier coup, la porte de Gondor se rompit. Comme frappée par quelque maléfique soufflant, elle éclata : il y eut un éclair aveuglant, et les battants tombèrent en fragments sur le sol. »



Cependant, la source de cette magie vient de Sauron lui-même. Il était dans la nature des Nazgûl d'avoir cette capacité comme définie par Sauron, et comme résultat de leur servitude à lui par l'utilisation prolongée de leurs Anneaux. La capacité des Nazgûl à utiliser la magie a été « achetée » à un prix terrible : être les esclaves invisibles Sauron.


Que dire de la Magie des Valar et des Maiar ?

Les Valar et les Maiar doivent être traités séparément, et en aucun cas associés à la magie de tous les jours. Les Valar sont considérés comme les « anges gardiens » de la Terre du Milieu, et les Maiar comme leurs auxiliaires, d'un ordre inférieur. Ils peuvent certainement accomplir des exploits surnaturels, mais ces compétences doivent être considérées comme « pouvoir divin » et non comme magie. Le mot « Vala », comme indiqué dans l'index du Silmarillion, signifie « ceux qui ont le pouvoir » (les Puissants), par la magie.

Mais ça n'est pas le cas de Sauron, même s'il est un Maia. Parce qu'il s'est rabaissé lui même au rôle de tyran, et a gaspillé son pouvoir pour dominer les êtres inférieurs, il est déchu de son titre d'ange pour celui de « Seigneur Ténébreux » ou de « Nécromancien ». En tant que tel, son pouvoir divin est réduit au niveau de magie. Sa participation sur la Terre du Milieu est celle de la domination constante et l'exercice de sa volonté d'assujettir et de contrôler en tant que « magie noire ».


Que dire des Runes de Puissance ?

Les Runes sont utilisées pour insuffler à un objet un pouvoir ou une capacité spéciale. L'utilisation des Runes est une connaissance qui vient des traditions. Les Nains, particulièrement, utilisaient les Runes de Puissances.

Prenons les exemples suivants :

"Le Seigneur des Anneaux" - La Communauté de l'Anneau - Un voyage dans l'obscurité a écrit:
« Il était un Roi sur son trône, dans une demeures de pierre avec beaucoup de piliers, avec un parquet d'argent et un toit d'or et des runes de puissances sur la porte. »

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"Contes et légendes Inachevés" - le Premier Âge - Narn I Hin Húrin a écrit:
« Le Heaume de Hador fut remis entre les mains de Thingol. Ce heaume était d'acier gris tout ouvragé d'or, et s'y trouvaient gravées de la victoire. Un pouvoir l'habitait , qui protégeait quiconque le portait des blessures et de la mort. »



La nature de ces runes n'est jamais expliquée par Tolkien, mais nous pouvons déduire quelque chose sur ces runes à partir des contextes historiques dont Tolkien s'est servi pour construire sa Terre du Milieu. Nous savons que Tolkien a été influencé par les littératures et cultures germaniques, anglo-saxonnes, et nordiques. L'utilisation des runes pour ces cultures était aussi dans des buts « magiques » sur des épées, des fourreaux, ou d'autres objets. Les runes avaient alors des noms et étaient censées représenter certains concepts fondamentaux tels que la victoire ou la protection. Si quelqu'un connaissait une rune pour une propriété donné, un autre pouvait la graver sur un objet pour conférer la propriété à l'objet en question.

Source : http://www.tolkiendil.com/essais/magie/magie-sorts
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MessageSujet: Re: [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien   [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien EmptyVen 20 Jan - 8:40

CE QUE NOUS POUVONS EN RETENIR :

On va dégager l'aspect purement utilitaire en RP...

Grosso merdo, vous ne pourrez pas utiliser de magie directe, physique, visible... gare à ceux qui me sortent des sorts à la con, type "j'utilise les forces de la nature \o/". La magie des elfes ("ordinaires" j'ai envie de dire, mais les elfes en général quand même) est assez subtile et plus psychique et spirituelle. Avec votre elfe, vous pouvez user d'empathie (les sensations que dégagent un endroit ou des éléments de la nature - comme les pierres ou les arbres. Exemple : Laegwing a une grande affinité avec les arbres et les forêts), ou communiquer avec des bêtes diverses, le plus souvent des oiseaux (Exemple : Laegwing peut comprendre le langage des oiseaux, ainsi que celui des loups), ou jouer sur les mots et leur pouvoir - avec modération -, notamment dans l'art de la guérison... J'ai aussi noté, que l'apparence d'un elfe peut subtilement changer selon son humeur, il faudrait que je retrouve où. On traduit cela le plus souvent par la couleur des yeux (Exemple : Laegwing a ses yeux qui prennent une "inquiétante lueur dorée" quand elle est en colère, ou deviennent vert-d'eau en cas de mélancolie -ils sont ordinairement vert jade-), mais la chevelure peut aussi jouer, ou plus généralement, les traits du visage (ils deviennent durs, tranchants, froids...), ou encore l'impression (en est-ce vraiment une ?) que l'elfe est devenu plus imposant... Aussi, les elfes sont doués pour se cacher des yeux et des oreilles, l'on peut jouer dessus (Exemple : Laegwing, en sylvaine parfaite, une fois camouflée dans les arbres pourra donner l'impression au voyageur à terre que sa voix vient de tous les côtés à la fois). Les elfes sont en général doués pour deviner ou pressentir - on peut sans doute ranger cela dans la catégorie "empathie". En lisant les œuvres - inachevées ou non - de Tolkien, je me suis souvent aperçue que les Elfes pressentaient la destinée de quelqu'un en lui parlant, ou du moins son importance. À noter que tous les exemples que je viens de citer ne sont en aucun cas du grosbillisme, mais bien des dons inhérents à la nature elfique et parfaitement exploitables en RP (à condition d'être subtils).

Si votre elfe a une noble ascendance (type Noldor), vous pouvez éventuellement jouer sur le don de Vision... avec parcimonie... de plus, s'il a vécu à Valinor, il aura forcément une aura, une lumière (plus particulièrement dans les yeux) que les Moriquendi (les Elfes de la Nuit, ceux qui n'ont jamais vu la Lumière des Arbres de Valinor) n'auront pas. Ils seront aussi, un peu plus grands, plus forts et plus sages...

Voilà ce qu'on peut en dire !

N'oubliez pas : Tolkien lui-même était très réticent à employer le mot magie. Soyons-le nous aussi.
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MessageSujet: Re: [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien   [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien EmptyVen 20 Jan - 11:15

Suite à ce sujet (très complet), on peut élargir le débat sur deux archétypes que l'on trouve en jeu, à savoir le Gardien des Runes et le Maître du Savoir.

Peuvent-ils être considérés comme des magiciens? (Ou tout du moins des êtres doués de magie).
C'est une bonne chose de confronter les idées de chacun sur ce point là car cela permettrait d'enrichir son RP si l'on joue une de ses classes.

Je vais exposer mon point de vue sur le GdR en premier.
Alors comme dit plus haut, à l'aide de runes de puissance, on peut utiliser une certaine forme de "magie". La caractéristique principale du GdR étant de graver des runes sur des pierres afin de pouvoir utiliser cette "magie".
Mais comme dit plus haut également, les Nains ne sont pas doués d'une certaine forme de "magie" inhérente à leur race.
De ce fait, pouvons nous considérer que les Elfes GdR disposent d'une puissance accrue car ils peuvent utiliser des mots de pouvoir en plus des runes de puissance?
Point de vue à débattre.

De plus, lors de l'arrivée de cette classe, beaucoup de puristes du lore ont crié au scandale/brise-lore et j'en passe...
Est-ce que l'on peut considérer que le GdR n'a pas sa place dans le lore de Tolkien?
On peut voir qu'à l'aide de ces fameuses runes qu'il peut invoquer la foudre, le feu, la glace et la "magie" de la guérison.
Cela en fait presque une sorte de "Semi-Maia".
De ce fait, pouvons nous considérer que les pouvoirs du GdR ont leur place en RP?
Point à débattre également.


Ensuite, on va passer au MdS.
Alors, de son côté le MdS a recours aux mots de pouvoirs et à une certaine influence sur la nature l'environnant.
Alors, pour les mots de pouvoir, je ne vais pas revenir là-dessus, c'est expliqué plus haut.
Mais pour ce pouvoir influençant la nature? Que pouvons nous dire dessus?
Alors, on peut considérer plusieurs points de vue, je vais en donner trois.
Le premier est celui de la "magie" inhérente à la race, de ce fait un Elfe est plus prompt à pouvoir influencer la nature l'environnant. Mais pour les hommes? Comment peut-il arriver à faire baisser la chaleur ou bien électrifier l'air l'entourant?
Ainsi, le premier bouseux du Pays de Bree qui se nomme Maitre du Savoir est vraiment très peu crédible, alors que le Gondorien ayant reçu une haute éducation peut être plus plausible car il a pu apprendre plusieurs mots de pouvoirs.

Ensuite, il y a le point de vue du MdS qui est une sorte de prestidigitateur.
On peut noter (Si vous avez côtoyé un MdS un jour en combat) qu'il peut jeter des boules de feu. Mais, est-ce vraiment des boules de feu?
A cela, je réponds non. Ce sont des braises encore ardentes qu'il projette en direction de l'ennemi.
De ce point de vue là, le MdS est à la fois un manipulateur car il peut faire croire qu'il arrive à faire baisser/augmenter la chaleur alors qu'au final il n'a fait que jouer sur les mots et sur la crédulité de son ennemi.

Et le dernier point de vue que je vais exposé est celui où l'on considère que le MdS ne peut-être uniquement qu'un Elfe.
Ainsi, c'est tout à fait plausible qu'il puisse influencer son environnement mais dans une moindre mesure.
Ainsi il peut faire craqueler la terre, augmenter subtilement la force du vent pour projeter des débris et j'en passe.

Ceci nous ramène au principale point à développer: Les pouvoirs du MdS ont-ils leur place en RP? Et si oui, sous quelles formes?

Voilà, j'vous laisse débattre, moi je suis scié d'avoir écrit ce pavé...
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MessageSujet: Re: [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien   [Sujet à débats] Articles - la "magie" chez Tolkien EmptySam 21 Jan - 1:23

Intéressant.

En effet, pour moi ces classes ne s'appliquent qu'aux Elfes, pour commencer.

Ensuite... les Gardiens des Runes et les MdS ne sont pour moi que des classes GP, et d'ailleurs toute classe a d'abord une vocation GP avant d'en avoir une RP. Après tout, personne ne crie au scandale pour le ménestrel, mais a-t-on idée de tuer avec des notes de musique ? Very Happy Toutefois, je trouve les ménestrels similaires aux Gardiens des Runes et aux Maîtres du Savoir.


Commençons par le Gardien des Runes. Leur vocation RP serait d'être capables de graver des runes sur un objet. Si graver de simples runes est tout à fait crédible, pour certains Elfes et Nains versés dans ce domaine, en revanche les runes "magiques", qui confèrent un pouvoir à l'objet, devraient être évitées d'être utilisées en RP. Si l'on fait l'inventaire des objets aux pouvoirs conférés par des runes, on trouve les Anneaux, Grond, le bélier du Mordor, les Portes de la Moria, les poignées de lames de Nazgûls, etc. Des objets puissants, donc ; ainsi, il serait tout à fait mal vu de s'approprier une telle capacité en RP. On peut supposer que des objets plus ordinaires, comme des épées, se soient vues ornées de runes de pouvoir mineures, mais au reste on ne fabrique pas ce genre d'objets à la pelle, et donc le rôle RP se résumerait à quelques créations fort peu nombreuses ni très puissantes dans son BG. Donc, ça ne présente pas un grand intérêt.

Ma vision RP du Gardien des Runes est un elfe qui connaît le grand pouvoir des mots. Non pas qu'il engendre des pouvoirs via sa parole, mais qui a tellement étudié le sujet du langage, qu'il est capable de conférer à sa voix et aux mots qu'il utilise une aura conséquente ; ainsi, s'il donne un ordre, cet ordre sera bien plus frappant que s'il avait été donné par quelqu'un qui n'est pas tant versé dans ce domaine. Chaque chose qu'il dit a plus d'impact, plus de poids. C'est un sage. Je ne sais d'ailleurs plus où j'avais vu quelque chose à ce sujet... ni même si c'est bien dans l'univers du Seigneur des Anneaux, mais je crois bien. J'ai le souvenir de Denethor II du Gondor qui était conscient du pouvoir des mots et qui avait su le maîtriser. Mais je me trompe peut-être de personne voire d'univers, néanmoins c'est quelque chose de reconnu, les grands sages peuvent arriver à comprendre ce genre de choses et à l'utiliser. Je ne sais pas si vous me suivez.

Dans cette optique, je rapproche totalement le Gardien des Runes et le Maître du Savoir. Les deux sont des sages. En tant qu'Elfes, ils peuvent influencer sur leur environnement, ou du moins en donner l'impression, car cela fait partie de la "magie" inhérente à la nature elfique. L'influence de leur voix et de leurs mots et qu'ils peuvent avoir, avec subtilité voire illusion sur leur environnement doit être leur seul réel pouvoir. Il est tout simplement hors de question de faire pleuvoir des éclairs et des flammes ou de produire tout effet visuel et physique (à moins de désirer fortement vouloir se prendre une bonne taloche au cul de ma part). De même, le bâton des Maîtres du Savoir DOIT être un outil de marche et / ou de combat, mais PAS un bâton contenant ou canalisant un pouvoir à la manière de ceux des cinq Istari. Ça aussi, c'est sujet à taloches.

De cette manière, un humain MdS ne peut être ni plus ni moins qu'un vieil érudit, mais il n'aura en soi aucun pouvoir. Quant à un Nain GdR... hm...

Je rapproche ainsi les MdS et les GdR aux ménestrels. Je vois bien cette classe adaptée aux Elfes, à des Elfes de talent dans l'art du chant et de la musique, et qui parviennent de ce fait à conférer à leurs mélodies et leurs airs un pouvoir influençant, qui semble vouloir nous arracher les rires, les larmes ou le courage malgré nous. En cela ils se rapprochent des GdR de par leur art des mots.


Voilà ce que je peux en dire en réponse. Je n'arrive pas à coller un autre mot sur ces pouvoirs elfiques que "subtilité", c'est le premier et le seul qui me frappe l'esprit, et ça reste complexe à expliquer. Quand on lit les œuvres, le sens apparaît bien plus clairement et on n'est plus tenté du tout de faire appel à notre propre vision de la magie.
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