Tempête dans les montagnes

Partie une


La nouvelle était tombée : un Roi gobelin avait été choisi dans les galeries souterraines des Monts Brumeux.

Un Roi gobelin plus avide de pouvoir que la moyenne. Il haïssait les Elfes et enviait leur territoire. Et un Roi gobelin plus malin que le reste des siens : suffisamment pour comprendre qu'il aurait besoin d'alliés plus intelligents que lui pour l'aider à remporter sa victoire si ardemment désirée.

Des éclaireurs furent dépêchés, inquiétés par le soulèvement de l'armée gobeline. Et ils revinrent avec une nouvelle sombre : les Gobelins avaient pactisé avec les Angmarim installés à Helegrod, et d'étranges caravanes circulaient entre cette cité naine déchue et Gobelinville.

Une troupe fut soulevée et fondit en embuscade sur une caravane fortement protégée. Une deuxième suivait et leurs protecteurs se joignirent au combat, qui fut sanglant. Les Elfes remportèrent le combat mais déplorèrent un mort, et une veuve le pleura de toute son âme. Un Angmarim survivant fut interrogé sur ces convois, qui s'avéraient être de l'équipement pour les Gobelins. Et les caravanes interceptées étaient les dernières envoyées. Le reste avait donc atteint Gobelinville : la victoire remportée était à moitié une défaite...

Partie deux

Depuis la première escarmouche sur les caravanes, de nombreux éclaireurs ennemis ont été neutralisés. Dans les sources est de la Bruinen, des camps gobelins ont été aperçus, protégeant l'entrée de l'avant-poste de Pinnath Fennui, camp avancé et important des gobelins.

Imladris sonna alors le cor de guerre : il était temps pour les Elfes de passer à l'offensive et anéantir ces camps. La troupe fondit sur les gobelins par le biais du col de Fourcheblanc. La bataille fut certes sanglante mais en total faveur des Elfes, qui ne déplorèrent aucune perte, seulement quelques blessés.

Imladris reprit les camps et des combattants Elfes y furent placés en garnison. Pinnath Fennui serait la prochaine cible, et elle était désormais acculée. Cette victoire-ci était totale.

L'avant-poste des gobelins de Pinnath Fennui se décomposait en plusieurs campements renforcés jalonnant les virages sinueux d'un pan de montagne. Mais la construction de ce camp démontrait toute l'idiotie gobeline : premièrement, deux entrées y menaient ; et deuxièmement, il s'achevait en cul-de-sac. Ainsi, la stratégie fut simple. Une troupe de plusieurs dizaines de combattants pénétrèrent l'avant-poste par ses deux entrées. La force des Elfes fit le reste : au fur et à mesure que les campements cerclés de palissades étaient pris, les gobelins reculaient, reculaient... mais ils ne pouvaient s'échapper, entre le relief et leurs propres murs de piques. Le cul-de-sac final les coinça.

Quelques ouargues et trois trolls des montagnes accompagnaient les forces gobelines. Mais ce ne fut pas suffisant : pas une seule créature ne réchappa vivante de l'assaut de Pinnath Fennui. Si la victoire était totale, les Elfes comptèrent quatre morts dans leurs rangs. Ils furent pleurés à Imladris, et les chants en leur honneur sont toujours entendus...

Depuis plusieurs jours, il régnait une atmosphère tendue dans les montagnes et la vallée. Les gobelins autant que les Elfes faisaient des escarmouches régulières. Tout le monde attendait quelque chose.

L'Ethelleas Eored était arrivée à Imladris, escale de leur périple vers le Rohan. Ils étaient tout à fait prêts à aider leurs hôtes dans leurs combats. Le pressentiment ambiant laissait présager que leur aide serait bienvenue d'ici peu de temps.

Alors que les Elfes se préparaient pour le plan d'assaut contre les gobelins peaufiné par Glorfindel, et que les Rochirrim étaient mis au courant, la nouvelle tomba : les gobelins arrivaient attaquer Fondcombe. L'on suppose que les Angmarim ont gagné les faveurs des géants pour que ceux-ci leur ouvrent leurs cols. Les gobelins et les Angmarim ont également joint à eux les Nains Poings-Bourrus du Sud et des trolls des cavernes, se dirigeant vers Imladris par l'Est.

Alertés par les éclaireurs, les elfes et leurs alliés de l'eored exilée se sont rassemblés sur la plaine au nord du col de Fondcombe, informant les nains du camp de Gloïn, qui se joignirent à eux. Malheureusement, un blizzard se leva dans les montagnes, cinglant de sa froide cruauté les combattants et les montures.

L'armée adverse, hétéroclite, désordonnée et hargneuse ne tarda pas à se montrer, et la bataille fut rude. Les trolls faisaient beaucoup de dégâts tandis que les Angmarim semaient poisons et artifices, brûlant la végétation alentour.

Grâce aux forces coordonnées des Elfes, des Nains et des Rochirrim, l'assaut fut repoussé et l'ennemi battit en retraite. Aucune poursuite ne fut cependant lancée, car Glorfindel craignait qu'une embuscade ne soit tendue dans les cols.

Et il eût raison ; un guerrier habitué des montagnes partit en éclaireur dans les cols, et revint avec la nouvelle que des dizaines d'ouargues montés s'y trouvaient, et se préparaient à attaquer si les Elfes ne le faisaient pas. Les rangs se reformèrent, prêts à contenir un nouvel assaut.

Le roi gobelin périt lors de cette attaque, semant la zizanie dans les rangs adverses. Une troupe d'elfes partis en escarmouche au nord vint les achever.

La victoire fut ainsi remportée, et l'on dit que la neige rougeoie encore de sang.